M. l’Abbé Chautard, recteur de l’Institut saint Pie X.

Tout est dans tout et réciproquement
Pierre Dac

Dans l’introduction des actes du colloque tenu le 19 juin 2010 à l’Institut Universitaire saint Pie X, sur Pie IX, « le Pape du Concile », Vu de Haut n°17, 1er trim. 2011, page 4, voici ce qu’écrit M. l’abbé Chautard, recteur de l’Institut Saint Pie X :

« En effet, en définissant l’infaillibilité du pape à certaines conditions précises, le Concile a par le fait même enseigné la faillibilité du pape en dehors des dites conditions, véritables bornes apposées au magistère du Souverain Pontife. Or, comme le dit laconiquement saint Thomas d’Aquin, « ce qui peut n’être pas, une fois ou l’autre n’est pas » (1a, 2, 3, corpus[1]). En d’autres termes, le possible se réalise nécessairement de temps à autre. En proclamant les bornes de l’infaillibilité, le Concile a donc implicitement annoncé, non seulement la possibilité d’erreurs du souverain pontife, mais aussi la venue certaine d’une crise de la chaire de Pierre devant se produire tôt ou tard.

Il faut avouer que le paradoxe d’un concile proclamant implicitement, à travers la définition de l’infaillibilité de la chaire de Pierre, l’avènement d’une faillite momentanée de cette même Chaire de Pierre, a de quoi laisser songeur… »

Ce qui laisse songeur, c’est M. l’abbé Chautard… et son délire !

Rappelons le principe fondamental de non-contradiction :

- sous sa forme métaphysique : une même chose ne peut à la fois et sous le même rapport, être et ne pas être ;

- sous sa forme logique : il est impossible d'affirmer et de nier à la fois une même chose sous le même rapport.

Ainsi pour M. l’abbé Chautard, la Chaire de Pierre est parfois faillible, parfois infaillible ! ! ! C’est ce que démontre implicitement le texte de Vatican I, ose-t-il affirmer.

C’est-à-dire que la Chaire de Pierre est parfois la Chaire de Vérité, parfois la chaire d’erreur ! L’Eglise peut parfois se tromper, et donc parfois nous tromper !

Prenons une image pour mieux comprendre l’erreur de raisonnement :

Un carré est un quadrilatère qui a ses quatre angles droits et ses quatre côtés égaux. En dehors de ces bornes (quatre, angles droits, côtés égaux), on a AUTRE CHOSE. Pour M. le recteur, "en dehors des conditions, véritables bornes", un carré donc peut-être "implicitement" un rectangle, ou bien un trapèze, ou même un triangle, ou enfin n’importe quoi. Tout est dans tout et réciproquement. Ce n’est plus Pierre Dac qui vous le dit, mais c’est le recteur du seul Institut supérieur de la FSSPX. Délirant !

Les bras vous en tombent ! Et c’est ce recteur de l’Institut Saint Pie X qui forme la génération suivante !

Quand les fidèles sauront-ils que la Chaire enseigne la vérité ? Quand les fidèles sauront-ils que la chaire enseigne l’erreur ? Sera-ce l’abbé Chautard qui le leur précisera, lui qui ainsi serait devenu (par quel miracle !) infaillible ? Sera-ce le pape de la FSSPX ? La chaire de Pierre aurait donc été transférée à la FSSPX. GROTESQUE.

Pour un catholique, la Chaire de Pierre a toujours été et reste toujours infaillible. Le catéchisme le plus élémentaire l’enseigne. S’il y a erreur dans l’enseignement de la Foi ou des mœurs, ce n’est plus la Chaire de Pierre, mais, comme l’enseigne le principe de non-contradiction c’est autre chose que la Très Sainte Vierge Marie appelle : le siège de l’antéchrist.

le siège de l’antéchrist ! Avez-vous compris M. le recteur ? Avez-vous médité et compris l’enseignement de la Très Sainte Vierge Marie ?

Confondre la Chaire de Pierre avec le siège de l’antéchrist, confondre le siège de l’antéchrist avec la Chaire de Pierre, quels abominables blasphèmes ! C’est l’abomination de la désolation[2] !

Le rôle de Pierre n’est-il pas de confirmer ses frères dans la Foi ? Notre-Seigneur Lui-même nous aurait-Il menti ? Le Saint-Esprit aurait-il quitté Rome pour Menzingen ? On voit le résultat !

LA fsspx essaie de justifier l’injustifiable et donc est obligée de monter des sophismes qui ne sont que d’énormes mensonges !

Vouloir absolument que la secte conciliaire soit la sainte Eglise Catholique, c’est vouloir qu’un carré soit un triangle. Vouloir absolument qu’un "pape" conciliaire soit un vrai pape catholique, c’est vouloir qu’un triangle soit un carré.

A lire de telles inepties, de telles stupidités de raisonnement, on est sûr qu’un abbé Chautard, mais aussi toute la FSSPX qui ne le reprend pas, perdent la tête !

Seule consolation, avec de telles absurdités pour vouloir démontrer l’indémontrable, ils nous confirment combien nous sommes dans la Vérité. Il ne leur reste qu’un seul argument : le mépris. Ils ne s’en privent pas.

Rome est devenu le siège de l’antéchrist, la FSSPX est parée pour rejoindre cette Rome : elle ne comprend plus, elle a perdu toute intelligence, surtout toute intelligence de la Foi. Elle ne croit plus que la sainte Eglise ne peut ni se tromper, ni nous tromper. Elle n’a plus la Foi catholique.

Prions pour ces clercs, mais il faudrait un tel miracle pour les sortir de leur aveuglement !

Seuls les châtiments[3] permettront à quelques-uns (très rares) de comprendre.

Louis-Hubert REMY,

21 juin 2011.



[1] C’est le fameux passage de saint Thomas sur les cinq voies prouvant l’existence de Dieu. Il s’agit de la troisième voie mais voici exactement le texte :

La troisième voie se prend du possible et du nécessaire, et la voici. Parmi les choses, nous en trouvons qui peuvent être et ne pas être la preuve, c’est que certaines choses naissent et disparaissent, et par conséquent ont la possibilité d’exister et de ne pas exister. Mais il est impossible que tout ce qui est de telle nature existe toujours ; car ce qui peut ne pas exister n’existe pas à un certain moment. Si donc tout peut ne pas exister, à un moment donné, rien n’a existé. Or, si c’était vrai, maintenant encore rien n’existerait ; car ce qui n’existe pas ne commence à exister que par quelque chose qui existe. Donc, s’il n’y a eu aucun être, il a été impossible que rien commençât d’exister, et ainsi, aujourd’hui, il n’y aurait rien, ce qu’on voit être faux. Donc, tous les êtres ne sont pas seulement possibles, et il y a du nécessaire dans les choses. Or, tout ce qui est nécessaire, ou bien tire sa nécessité d’ailleurs, ou bien non. Et il n’est pas possible d’aller à l’infini dans la série des nécessaires ayant une cause de leur nécessité, pas plus que pour les causes efficientes, comme on vient de le prouver. On est donc contraint d’affirmer l’existence d’un Être nécessaire par lui-même, qui ne tire pas d’ailleurs sa nécessité, mais qui est cause de la nécessité que l’on trouve hors de lui, et que tous appellent Dieu.

M. l’abbé Chautard cite saint Thomas d’Aquin pour faire savant, alors que ce passage n’a rien à voir avec sa démonstration : qui prendra la peine de le vérifier ?

[2] Dans le lieu saint il y a deux choses : l'autel du sacrifice et la Chaire de Vérité, tous les deux objets de consolation. Ils deviennent objets de désolation quand le sacrifice n'est pas agréable à Dieu et quand la Chaire de Vérité laisse place à la chaire d'erreur, c’est-à-dire quand à la Chaire de Vérité s’est substitué le siège de l’antéchrist.

Se rajoute l'abomination quand il n'y a plus aucune autorité sur terre capable de rétablir l'ordre.

[3] Lire dans http://www.a-c-r-f.com/documents/LHR_Memoire_en_defense_Couvert_4p..pdf comment le bon Dieu sous Henri VIII, permit la seule conversion qui eut lieu lors de ces troubles : il frappa Simon Fish de la peste. Telles sont les méthodes du bon Dieu.